Qui est Reynaldo Hahn, compositeur des musiques pour les pièces « Le jour » et « La Nuit » au programme de notre concert de juin 2024 ?
Il a vécu la gloire à son époque, « La Belle époque », mais est quelque peu tombé dans l’oubli par la suite.
Né au Venezuela d’un père allemand et d’une mère vénézuélienne, Reynaldo Hahn arrive à Paris avec toute sa famille en 1878 à l’âge de trois ans. Enfant il a un talent pour la musique.
Après être entré au Conservatoire de Paris en 1885, où il a étudié, entre autres, avec Jules Massenet, il compose dès 1888, une musique sur un poème de Victor Hugo, « Si mes vers avaient des ailes ». Il n’a alors que 14 ans. Quelques années plus tard il composera et interprétera « Les chansons grises » ensemble de mélodies sur des poèmes de Verlaine, devant le poète lui-même. On le dit doté d’une personnalité enjouée et aimable. Il fréquente les salons parisiens en se produisant au piano et en chantant. Il y fera des rencontres de gens célèbres, dont un certain Marcel Proust, dont il sera l’ami et l’amant, pour quelques années.
Entre 1914-1918, il participe aux combats de la Grande guerre et travaille aussi au ministère de la Guerre (ce qui ne l’empêchera pas de composer).
Dans l’entre-deux guerres, il sera professeur de chant à l’École normale de musique de Paris et composera des opérettes dont la célèbre Ciboulette, en 1923.
Il a également oeuvré comme chef d’orchestre, chanteur, critique musical.
Nommé Directeur de l’Opéra de Paris en 1945, il s’éteint en 1947, à l’âge de 72 ans, d’une tumeur au cerveau.
Son œuvre est souvent résumée à ses compositions de musique légère, Ciboulette en étant un exemple, et à son amitié avec Marcel Proust.
Pourtant, ses compositions sont au nombre de plus d’une centaines de pièces, mélodies, ballets, opérette, opéra comique, pièces pour piano, musique de chambre .
« Toute son œuvre est marquée par un véritable don de l’invention mélodique alliée à un raffinement harmonique certain. S’il reste, pour certains, le musicien de la Belle Époque, l’auteur de « charmantes » mélodies et d’opérettes (position « usée » mais non justifiée), il démontre tout le contraire par la richesse de son corpus. »
Les pièces, Le jour et La nuit, que nous interpréterons sont tirées de son recueil Les Rondels (1923). ——————————————————————————————————————–
Les poèmes de Théodore de Banville (1823-1891), poète également très célèbre à son époque, ami de Victor Hugo, de Charles Baudelaire et de Théophile Gautier sont de forme rondel ou rondeau. Cette forme poétique est fixe, à deux rimes, en 13 vers de 8 syllabes. De Banville est d’ailleurs reconnu pour avoir « restauré » de la poésie datant de la Renaissance ou du Moyen Âge et qui était dite désuète en cette fin de 19e siècle, où tout était à renouveler.
Le Jour Tout est ravi quand vient le Jour Dans les cieux flamboyants d'aurore. Sur la terre en fleur qu'il décore La joie immense est de retour. Les feuillages au pur contour Ont un bruissement sonore; Tout est ravi quand vient le Jour Dans les cieux flamboyants d'aurore. La chaumière comme la tour Dans la lumière se colore, L'eau murmure, la fleur adore, Les oiseaux chantent, fous d'amour. Tout est ravi quand vient le Jour. La Nuit Nous bénissons la douce Nuit, Dont le frais baiser nous délivre. Sous ses voiles on se sent vivre Sans inquiétude et sans bruit. Le souci dévorant s'enfuit, Le parfum de l'air nous enivre; Nous bénissons la douce Nuit, Dont le frais baiser nous délivre. Pâle songeur qu'un Dieu poursuit, Repose-toi, ferme ton livre. Dans les cieux blancs comme du givre Un flot d'astres frissonne et luit, Nous bénissons la douce Nuit.
Sources: Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Reynaldo_Hahn Association Reynaldo Hahn https://reynaldo-hahn.net/Html/ARH.htm